Alors que la crise climatique est de plus en plus évidente et les rencontres politiques internationales se multiplient, plusieurs scientifiques et politiciens internationaux font référence à des ‘autres' approches, notamment à ceux des cultures de l'oralité, pour s'en inspirer afin de renouveler la relation entre les humains et la planète. Comme le dit Shawna Knight des Secwepemc (Colombie-Britannique) lors de la récente conférence des Nations unies sur la biodiversité à Montréal (COP15, du 7 au 19 décembre 2022), il s'agit de principes et de règles fondés sur la réciprocité et la modération : « Partagez équitablement, ne prenez pas plus que ce dont vous avez besoin, ne gaspillez pas ».(Kuin 2022.) Des règles simples, peut-être, mais qui contrastent avec le consumérisme (post)industriel d'aujourd'hui et l'idée mécaniste d'une nature perçue comme une ‘ressource' illimitée (Barry 2009, Descola 2011, Posthumus 2013). Dans le même temps, les approches de la ‘modération de la consommation' subissent la pression de l'extension des diverses formes d'industrialisation et de la mondialisation de l'exploitation humaine et planétaire, ce qui entraîne la fragilisation des territoires et des structures sociales et culturelles, la désertification, la pollution des sources d'eau et des autres ressources nécessaires à la subsistance des hommes, des animaux et des plantes.

Les médias visuels (le cinéma, la télévision, la vidéo et l'ordinateur) participent à la discussion et à la dénonciation de la crise écologique. Dans cette communication nous entendons aborder la fonction de la mémoire et de l'oralité dans les films fiction, les documentaires et l'internet amazighs / berbères sur l'environnement et le rapport au territoire. Nous analyserons en particulier la présence des chants touaregs dans le documentaire La colère dans le ventd'Amina Weira et dans le documentaire collectif tourné par Nadir Bouhmouch AMUSSU (Amussu xf ubrid n 96 ou Mouvement (Mouvement de la voie 96).

Axe : 11. Nouvelles technologies de la communication et environnement : entre continuité et transformations.

Références bibliographiques

Barry, Peter. 2009. Ecocriticism. Beginning Theory: An Introduction to Literary and Cultural Theory. Manchester : Manchester UP.

Descola, Philippe. 2011. L'écologie des autres. L'anthropologie et la question de la nature.Versailles : Quæ.

Kuin, Frank. 2022. « Wat de wereld kan leren van inheemse volkeren » [Ce que le monde peut apprendre des peuples indigènes], NRC Handelsblad, 13 décembre, pp. 5 -5.

Posthumus, Stéphanie. 2013. « Penser l'imagination environnementale française sous le signe de la différence ». Raison Publique, 17, pp. 15-21.

Abstract

The arts of speech in the ecological discourse of Amazigh/Berber visual media

Daniela Merolla

LACNAD - Languages and Cultures of North Africa and Diasporas

INALCO - Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris

As the climate crisis becomes increasingly evident, several scientists and politicians at international political meetings have started to refer to ‘other' approaches, notably those of oral cultures, for inspiration in renewing the relationship between humans and the planet. As Shawna Knight of the Secwepemc (British Columbia) said at the recent UN conference on biodiversity in Montreal (COP15, 7-19 December 2022), these approaches are based on principles and rules involving reciprocity and moderation: “Share fairly, take no more than you need, do not waste”. Simple rules, perhaps, but in contrast to today's (post)industrial consumerism and the mechanistic conception of nature perceived as an unlimited ‘resource' to be depleted (Barry 2009, Descola 2011, Posthumus 2013). At the same time, ‘consumption moderation' approaches are under pressure from the expansion of various forms of industrialisation and the globalisation of human and planetary exploitation, leading to the undermining of territories and social and cultural structures, desertification, and the pollution of water sources and other resources necessary for the sustenance of humans, animals and plants.

The visual media (film, television, video and computer) are involved in discussing and denouncing the ecological crisis. In this paper we intend to address the function of memory and orality in Amazigh/Berber fiction films, documentaries and the internet focusing on the environment and the relationship to the land. In particular, we will analyse the presence of chants in Amina Weira's documentary La colère dans le vent and in the collective documentary filmed by Nadir Bouhmouch Amussu (Amussu xf ubrid n 96 or Movement of the way 96).

Axis: 11 New communication technologies and the environment: between continuity and transformation.

References

Barry, Peter. 2009. Ecocriticism. Beginning Theory: An Introduction to Literary and Cultural Theory. Manchester : Manchester UP.

Descola, Philippe. 2011. L'écologie des autres. L'anthropologie et la question de la nature.Versailles : Quæ.

Kuin, Frank. 2022. « Wat de wereld kan leren van inheemse volkeren » [Ce que le monde peut apprendre des peuples indigènes], NRC Handelsblad, 13 décembre, pp. 5 -5.

Posthumus, Stéphanie. 2013. « Penser l'imagination environnementale française sous le signe de la différence ». Raison Publique, 17, pp. 15-21.