Sous l'angle de l'espace, les Bobo divisent leur univers en deux : l'espace habité, le village, et l'espace de la brousse. Les deux espaces sont régies par des juridictions différentes. Do pour le village qui assure l'ordre, et Sogo pour la brousse qui règne sur la vie végétale et animale. La vision de la vie bobo intègre cette donnée comme essentielle à l'existence. De fait leur production orale met en scène dans des configurations différentes, un rapport entre l'humain et les phénomènes de la nature en fonctions des représentations qu'ils se font de ces espaces. Dans les genres narratifs comme le conte, lorsque la trame du récit met en scène un parcours entre ces deux espaces, apparait une construction sur la perception géographique, utilitaire et symbolique de l'environnement. Les autres genres et plus particulièrement dont la performance se déroule uniquement en brousse, privilégient une construction métaphorique qui consacre la transformation des acteurs en éléments de la nature. Au-delà de la dualité nature /culture ce que laisse voir ces constructions, c'est une relation avec un environnement et les codes culturels construits autour de ces espaces. Se révèlent ainsi des stratégies de construction d'un imaginaire qui intègre l'environnement comme une donnée identitaire à défendre dans un contexte de crise multiples : sécuritaire, sociale, climatique. Ma communication se propose d'analyser ces constructions et leur évolution à travers quelques genres oraux chez les Bobo.
From the village to the bush and from the bush to the village: the environmental journey of characters in a few Bobo oral genres from Burkina Faso.
From the point of view of space, the Bobo divide their universe into two: the inhabited space, the village, and the space of the bush. The two spaces are governed by different jurisdictions. Do for the village, which ensures order, and Sogo for the bush, which governs plant and animal life. The vision of Bobo life integrates this fact as essential to existence. In fact, their oral production stages, in different configurations, a relationship between humans and the phenomena of nature according to the representations they have of these spaces. In narrative genres such as the tale, when the story lines involve a journey between these two spaces, a construction on the geographical, utilitarian, and symbolic perception of the environment appears. The other genres, and more particularly those in which the performance takes place solely in the bush, favour a metaphorical construction that consecrates the transformation of the actors into elements of nature. Beyond the nature/culture duality, what these constructions show is a relationship with an environment and the cultural codes built around these spaces. This reveals strategies for constructing an imaginary that integrates the environment as a given identity to be defended in a context of multiple crises: security, social, climatic. My paper proposes to analyse these constructions and their evolution through some oral genres among the Bobo.